Copenhague : plongée dans le design !

Aussitôt débarquée de l’avion, éjectée des glaces magiques de ILULLISSAT, je me retrouve en ville ! Heureusement une ville douce dans laquelle le piéton et le cycliste sont rois et qui a érigé le hygge en art de vivre !

Je suis Mette, guide danoise qui propose des visites guidées dans le centre ville de Copenhague pour découvrir les petits détails architecturaux de la ville. Je démarre en mode touriste et je me retrouve bien vite en train de prendre des notes et de faire des photos, percevant là que nous pourrions faire bon usage de ses informations, nous les pédagogues .

Quand nous nous quittons, je lui promets de lui envoyer des adresses de lieux architecturaux interéssants à visiter à MARSEILLE où elle va sous peu. Je lui conseille le MUCEM et la Friche la belle de mai.

THE PLAYHOUSE

Sur les quais de copenhage, construits par Lundgaard & Tranberg Arkitekter A/S, (d’autres photos), le vitré et élégant The Playhouse, centre d’art dramatique . On y arrive par une promenade en bois ; une vue magnifique sur le port et la ville à travers la façade en verre, variant en tons de vert. Les carreaux et le liant de brique utilisés sont – tout comme la chaise de théâtre rouge – développés et conçus par Lundgaard & Tranberg spécialement pour la salle de spectacle. 

Life between buildings

L’architecte Jan GHEL est celui qui a changé la configuration des rue de CPH ( COPENHAGUE pour les intimes). Il est professeur émérite en aménagement urbain à l’école d’architecture de l’Académie royale danoise de Copenhague. Sa carrière s’est concentrée sur l’amélioration de la qualité de la vie urbaine en réorientant la conception de la ville vers le piéton et le cycliste. Il est associé fondateur de Gehl Architects .

Il a été inspiré par la philosophe de l’architecture et urbaniste américaine Jane Jacobs dont les écrits datent des années 60. D’abord, elle relève les erreurs de l’urbanisme de la rénovation urbaine. Puis, elle observe ce qui fonctionne en ville. pour Jane Jacobs l’étalement urbain, les grandes infrastructures et le renouvellement urbain contribuent à détruire la ville, mais la densité est intéréssante si elle est utilisée.

« Un quartier n’est pas seulement une réunion d’immeubles, c’est un tissu de relations sociales, un milieu où s’épanouissent des sentiments et des sympathies. »

Jane Jacobs pose les bases d’une ville adaptée aux besoins de ses habitants : la ville intense. Si nous devions la résumer : elle se construit en opposition à la définition des modernistes. Le cœur de sa pensée s’oriente autour de la revitalisation de l’espace public. Ce qui a été oublié dans la ville moderne, c’est la complexité de l’urbanisme qui est en lien direct avec la complexité des interactions sociales et culturelles. Le bien-être de l’individu se base sur l’activité et la rencontre. « L’urbanisme, c’est du bon sens dans la complexité. » Sa méthode se base sur l’observation et l’expérimentation des espaces par les habitants

Jan GHEL a théorisé, « la vie entre les immeubles ». Life Between Buildings: Using Public Space

Les rues

le dallage qui peut être perçu par la canne des personnes aveugles qui suivent les rainures et les petits ronds qui indiquent qu’il faut s’arrêter ! attention à l’usage décoratif de ces pavements quand les lignes conduisent dans des murs !

Les bancs

Le mobilier urbain

La lumière

Des bancs contestataires

Des bancs (très) hauts sur pieds sont apparus au Danemark pour sensibiliser au changement climatique et notamment à l’élévation du niveau de la mer qui se poursuit inexorablement comme vient de le rappeler le dernier rapport du GIEC.On dirait des oeuvres d’arts, des choses marrantes et bien non, ce sont des messages ! Le très renommé cabinet d’architecture BIG (Bjarke Ingels Group) a réalisé cette campagne nommée « Notre terre, notre responsabilité » qui est à l’initiative de la chaine danoise TV2 et qui bénéficie du soutien de la commune de Copenhague.

Qu’est ce que j’ai appris ?

Que la démarche centrée sur l’usager appliquée à l’urbanisme était efficace et peu spectaculaire (ce qui est une qualité ici) mais très perceptible dans ses effets

Que le fait d’avoir une décodeuse de design d’espace était précieux

Que cette même lecture des espaces peut se faire dans d’autres villes visitées en autonomie et s’appliquer à des espaces d’apprentissage

Que l’on est sur des bons exemples de NUDGE appliqué à l’environnement urbain.

Et vous ? qu’est ce qui retient votre attention ?

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