Complément d’enquête chez AFI Edgenda : vers un hybride actif

J’ai rencontré Marc MAISONNEUVE, Directeur des programmes de formation chez AFI EDGENDA dans leurs locaux de Montréal. Les locaux sont à l’image de ceux de QUÉBEC, même si la serre n’est pas encore là… mais elle est prévue pour les mois qui viennent. J’avais envie de discuter avec Marc MAISONNEUVE des solutions techniques auxquelles ils réfléchissent pour proposer des formations en mode hybride – ou comodales pour nous  

la déco du couloir qui dynamise

salle de formation en visio-conférence super équipée

L’interview

Quelles sont les caractéristiques d’un espace porteur d’apprentissage ?

De nombreux éléments y contribuent …

Dès la réception dans le lieu, l’idée est de mettre les apprenants à l’aise comme pour favoriser une préparation à l’apprentissage. Il s’agit ensuite de conserver cette expérience optimale tout au long de son parcours apprenant dans l’espace et dans la durée de la formation.

Au moment de la conception des salles de formation, l’équipe s’est demandé : quel allait être l’usage des salles (hybride, présentiel) ; quel type d’événements allaient s’y dérouler (réunions, conférences, formations) ; quelles seraient les parties prenantes dans les salles (les apprenants, les formateurs, en présence, à distance). La réponse à ces questions visait à déterminer l’expérience d’apprentissage optimale à proposer

Les principes pédagogiques de base étaient de conserver un apprenant actif et un formateur actif et de proposer des formations qui pouvaient être systématiquement hybrides, tout en aidant chaque groupe (participants en présence ou à distance) à atteindre ses objectifs. Depuis la pandémie, Marc Maisonneuve constate que la demande de formations hybrides s’est accrue et les exigences de qualité aussi, modifiant même la définition de ce que l’on appelle hybride. Les ratios se sont inversés et les participants à distance sont plus nombreux. En outre, le mode hybride devient un choix de l’organisme de formation, parce que cette modalité lui permet de dépasser les frontières en augmentant les amplitudes horaires des formations.

«  Pendant la pandémie, on avait une tolérance au chat qui passe… c’est fini »

M. Maisonneuve

– La technologie au service de l’apprentissage actif en mode hybride

Les actions de formation qui existent toujours comme « écrire au tableau » ont été repérées puis optimisées : le formateur reste de face et les participants à distance n’ont pas à zoomer sur un tableau pour bien voir. La technologie la plus adaptée a été recherchée pour permettre cela. En l’occurrence il n’y a pas d’écran tactile au mur, mais une tablette manipulée de face par le formateur qui est projetée sur l’écran dans son dos, ce qui lui permet de rester face au groupe. De plus, pour conserver la fluidité de son déplacement et permettre une vue en 360 degrés, il y a des écrans de face et de dos. Ainsi les apprenants en petits groupes ont toujours une vue sur un écran, même de dos au formateur. La caméra suit les déplacements du formateur dans la salle. Pour les branchements de l’ordinateur du formateur il n’y a qu’un seul cable qui propose l’internet filaire (pas de wifi) et qui recharge son ordinateur en même temps.

L’objectif est de conserver des apprenants actifs en mode hybride et faire que les personnes en virtuel soient concernées de la même manière. La technologie a été mise au service de cela

– La flexibilité dans la salle

Quand on est dans une salle de formation, formateurs et apprenants doivent travailler ensemble dans une salle : meubles flexibles pour changer la situation d’apprentissage, visibilité et intégration au groupe des participants à distance de façon à créer une synergie par les déplacements du formateur, pas de fils partout, pas de mobilier lourd. L’idée est que le formateur puisse modifier l’environnement en fonction du type de formation qu’il veut proposer. Les branchements numériques ont été simplifiés : un seul branchement pour les ordinateurs, une commande murale pour toutes les manipulations de son, télé ou caméra

Les salles sont dépouillées avec une flexibilité rapide

double écran facilement manipulable du formateur

Est ce qu’on apprend différemment et faut-il s’y adapter ?

« L’apprenant a besoin de vivre l’expérience pour apprendre »

M. Maisonneuve

AFI se centre sur l’expérience apprenante avec l’importance que l’apprenant se sente chez lui dès que les portes de l’ascenseur s’ouvrent. C’est intéressant parce que nous sommes dans un contexte de formation continue d’adultes qui travaillent en entreprise et qui viennent se former dans un temps précis.

AFI va faciliter « l’expérience apprenante » par des moyens variés : en lui réservant un créneau de temps dans une salle adaptée s’il a besoin de faire une visio-conférence pendant un temps de formation, en lui proposant « la cabane » pour des coups de fils privatifs. De la même manière il y a un soin mis dans l’accueil depuis la qualité du vestiaire à l’espace lounge dans lequel sont mises à disposition des boissons variées et de qualité. Les zones de repos, les plantes mises dans les salles de formation, la fluidité dans la circulation dans les bureaux y contribuent.

Quand il arrive dans la salle de formation, l’apprenant est dans un état qui favorise l’apprentissage. La totalité du parcours, du processus, de l’expérience apprenante est importante. Marc Maisonneuve souligne l’importance du processus d’inscription en amont même des formations, même si aujourd’hui on est plus centrés sur l’espace !      

Les salles, outre les caractéristiques déjà citées, seront pensées avec cet esprit : elles vont favoriser les conditions d’apprentissage par les hauteurs des assises variables, la possibilité d’être debout pendant 20 mn pour l’apprenant s’il en avait envie.

Quelles sont les bonnes conditions de collaboration quand on veut créer un espace ?

On va se demander si toutes les formations que l’on propose sont adaptées à ces locaux et est ce qu’elles favorisent l’activité ? . Cela implique de se mettre à la table à dessin et de travailler avec les formateurs et les concepteurs de formation pour parfois redesigner les formations, en articulations avec les idées techniques. Ce travail se fait avec des allers-retours parce que des ajustements sont nécessaires

Des premières réunions ont été faites avec une analyse de besoins des formateurs, la simplicité technologique a été une de leur demande majeure ; dans une deuxième temps l’équipe projet  a présenté les idées technologiques qu’elle imaginait pour recevoir le feed-back des formateurs, puis un temps de travail  combiné a été fait pour rendre un maximum de formations hybrides.

Quand ils ont reçu le matériel et ont installé les nouvelles salles de formation, ils ont proposé aux formateurs de faire des tests. Pour certains l’usage a été expliqué largement en détail en amont, pour d’autres, aucune explication n’a été donnée. Et ceux qui avaient peu d’informations, qui ont été plongés dans la salle avec un accompagnement de 3 mn, n’ont eu aucune difficulté à se saisir de la salle. Belle évaluation de l’atteinte de l’objectif de simplicité  que se donnait l’équipe en reconfigurant les salles de formation !

Les analyses de besoins et les feed-back se font à travers les évaluations continues, les feed-backs des formateurs après chaque formation, puis lors des 4 réunions annuelles où ils peuvent être jusqu’à 80 ; il s’agit d’être en conduite de projet parce que les besoins changent et la technologie change très vite !  

Ses 3 conseils

  • Ne partez pas à balle toute de suite, allez à petits pas
  • Analysez vos besoins en discutant avec les équipes
  • N’hésitez pas à lever la main et aller chercher de l’aide à l’extérieur, d’aller voir ce qui se passe ailleurs  

Ce que j’ai appris

Que le bien-être généré par un ensemble de détails physiques et relationnels crée les conditions d’apprentissage

Qu’il est déterminant de croiser méthodologies actives et mode hybride pour proposer une expérience apprenante égale pour chaque participant. Ce point n’est pas facile à traiter et nécessite un travail approfondi de traduction des axes pédagogiques en solutions de scénarisation et en choix techniques .

Que la réflexion sur la technologie doit être experte et pointue et nécessite impérativement une veille, ois une capacité à faire évoluer le matériel dont on s’est doté.

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